Dans la journée du mardi 30 novembre 2021, le polémiste de l’extrême droite a levé le suspens autour de sa candidature et s’est déclaré officiellement candidat à la présidentielle de 2022. Si les soutiens politiques de poids peinent à se rattacher à la candidature d’Éric Zemmour, l’ancien ministre de la Défense, Charles Million n’entend pas, lui, traîner les pas. Âgé de 76 ans, l’homme a pris part ce mercredi au comité politique autour d’Éric Zemmour.
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« Eric Zemmour est arrivé au moment où il fallait »
Figure iconoclaste de la droite, l’ancien ministre de la Défense sous Chirac porte de l’estime pour le polémiste. En 2017, Charles Millon n’avait pas appelé à voter pour Emmanuel Macron. Cette fois, l’apôtre d’une droite libérale et conservatrice porte un regard de bienveillance sur la candidature de Zemmour, sans toutefois lui (encore) apporter son soutien. « Je suis en phase avec le point central du discours d’Éric Zemmour », a-t-il néanmoins précisé.
Pour l’ancien président de la région des Rhône-Alpes, la candidature du polémiste répond à un besoin, « celui de l’expression d’un certain nombre de jugements et d’analyses qui correspondent à la réalité ». « Quand il dit que la France doit rester une communauté nationale avec les mêmes idéaux et convictions, il a raison. Il est contre une société communautarisée, moi aussi », a-t-il déclaré au cours d’un entretien accordé à l’Express.
« Sur le plan économique et social, poursuit, M. Millon , il a repris un discours de la responsabilité et d’autonomie de la personne. C’est le discours classique des conservateurs sociaux libéraux. Mais ce discours était étouffé par un discours technocratique en France et en Europe ».
Mais quant à l’imminence d’une guerre civile d’après Zemmour, l’ancien ministre juge « le mot un peu fort ». « Le pays est menacé de tensions intracommunautaires qui sont préoccupantes. On le voit dans un certain nombre de quartiers et de cités », s’accorde-t-il avant de proposer : « Il faut une assimilation dans la communauté nationale de ceux qui viennent sur notre territoire. À défaut, la France va se morceler. Cela ne correspond pas à notre histoire ».
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« J’ai plus le profil d’un joueur que d’un arbitre »
Au cours du même entretien, Charles Millon affirme s’être toujours éloigné de ce qui appelle à l’extrémisme. « D’une façon générale, dans ma vie politique j’ai toujours refusé l’outrance et celle-ci n’a jamais été de mon fait », a-t-il déclaré avant d’objecter : « J’ai toujours rejeté tout ce qui touche à la dignité de la personne. Si tel était le cas un jour, je le ferais savoir ».
S’il votera ou non pour Éric Zemmour en 2022, celui qui a présidé la région des Rhône-Alpes entre 1988 et 1998 répond : « On est à six mois de l’élection présidentielle, c’est trop tôt ». « Je suis avec intérêt ce qui se passe. Le moment venu, je prendrai position. J’ai plus le profil d’un joueur que d’un arbitre », a-t-il conclu.